Couverture illustrée par Lisette Blanc

 

Préface

 

Voici une autobiographie qui dépasse très largement le cadre de la nostalgie personnelle. Avec ces souvenirs d’une enfance fertile en sensations, Marcel Fakhoury atteint une dimension quasi universelle. Chaque page fait revivre les très riches heures de la ville d’Alexandrie, avec ses personnages chaleureux, décrits avec une générosité et une sensibilité qui les élèvent au rang de héros romanesques.

A travers la vision du jeune garçon, tous ces adultes à l’originalité essentielle nous découvrent l’âme profonde d’un peuple haut en couleurs qui, sur fond de tragédie imminente, lutte pour préserver son authenticité. Il y a là de belles figures exaltées par l’amour et la vénération d’un enfant totalement imprégné d’une culture bariolée, dense et savoureuse. Car c’est aussi un roman de saveurs, de tendresse passionnée, sous l’expression pudique d’une personnalité frémissante, attentive aux moindres échos de la cité.

 

Ce livre très attachant nous parle d’Alexandrie avec une acuité lyrique, et l’on sait gré à l’auteur, malgré tout très présent, de savoir (presque) se faire oublier, tout entier tourné vers l’évocation de son pays natal.

 

On quitte à regret cet ouvrage qui a ouvert pour nous les portes d’un rêve qu’on a du mal à refermer.

 

 

 

Emma LOUIS

Journaliste, écrivain

            Prix de l’Alpe (1986)

 

 

 

 

Prologue

 

Ammo Mitri, l’oncle paternel du jeune Robert Khayat, n’avait pas toute sa raison. Il était  simple d’esprit, mais il avait le verbe haut et de bonnes reparties. Il s’exprimait si bien que ceux qui ne le connaissaient pas le prenaient pour un philosophe. En réalité, l’homme avait une très bonne mémoire qui enregistrait à la dérobée tous les proverbes et les citations entendus ça et là ; il était tellement persuasif qu’il faisait croire à chacun qu’il en était l’auteur.

 

Elias Azar, l’ami de Mitri, était un homme mondain, cultivé, mais ambigu ; il passait pour être un individu original. « Qui se ressemble s’assemble » disait Ammo en évoquant cette amitié, mais Elias n’appréciait pas beaucoup cette comparaison. Toujours de bonne humeur, Elias avait la particularité d’être aussi un bon vivant, un flambeur, un insatiable épicurien qui vivait à crédit, un poète à quatre sous selon les uns, un marginal selon les autres. Quant à Dora Touati, leur ravissante voisine, les gens du quartier la surnommaient « Bent el haram », la fille du péché, parce qu’elle était née de père inconnu. Certaines femmes la regardaient avec compassion et d’autres d’un œil mauvais, tandis que les hommes, jeunes et vieux, recherchaient sa compagnie, car ils avaient des arrière-pensées. En réalité, Dora était une fille hors du commun, belle, intelligente, attachante, sensuelle, libertine, qui savait ce qu’elle voulait. 

 

Ces trois personnages, un fou empreint de philosophie, un épicurien marginal et une jeune libertine née de père inconnu, entrèrent de manière impromptue dans la vie du jeune Robert, et influèrent sur son quotidien, laissant leur marque sur les instants les plus délicats de son adolescence. Pendant longtemps ils furent ses anges gardiens, jusqu’au jour où la ville sombra et qu’ils se brûlèrent les ailes       

 

BON DE SOUSCRIPTION

LES DERNIERS ANGES D’ALEXANDRIE

 

NOM ET PRENOM :

 

 

ADRESSE :

 

 

 

 

Prix de souscription : 16 Euros au lieu de 19 Euros

+ 4 Euros frais de port pour la France – 6 Euros hors France

Adresser à Marcel Fakhoury – 1 Impasse du Bacco – Le clos du château

38660 La Terrasse (France)

E-mail : marcel.fakhoury@wanadoo.fr